Depuis quelques années, la commune de Léglise s’est engagée dans une transition vers un éclairage plus durable. Concrètement, cela s’est traduit par le remplacement progressif des anciens luminaires par des LED, plus économes en énergie et plus respectueux de l’environnement. Nous sommes ainsi passés de 5% d’éclairage LED en 2019 à 53% en 2023, avec une estimation à 83% pour 2026.

Actuellement, la commune éteint son éclairage en semaine de minuit à 5h du matin, mais maintient l’éclairage toute la nuit les week-ends et jours fériés. Après un état des lieux présenté par Ores, le gestionnaire de réseau, la commune s’interroge sur l’avenir de son éclairage public. Entre économie d’énergie, sécurité des citoyens et respect de l’environnement, l’enjeu est de taille. Alors, plutôt que de proposer au Conseil sa propre position, le Collège communal a fait le choix de vous donner la parole !

Ores propose 3 scénarios d’éclairage. Votez pour celui qui correspond le mieux à vos attentes et à vos convictions.
Mais avant cela, quelques explications s’imposent pour que vous puissiez choisir en tout état de cause…

En éclairage qui a un coût

L’éclairage public représente une dépense non négligeable pour la collectivité, environ le quart de la facture électrique de notre commune. Il pèse sur le budget communal, donc indirectement sur les finances de tous les citoyens, à travers les coûts d’électricité et de maintenance.

Le remplacement d’une grande partie des anciennes lampes à Sodium (Na) Haute Pression par des LED a déjà permis des économies significatives, mais l’effet est encore amplifié lorsqu’on y associe une stratégie de gradation automatique de l’intensité lumineuse, appelée dimming. Ce système adapte la puissance d’éclairage en fonction des horaires, de l’environnement et du trafic. Combinés, LED et dimming permettent de réduire de 76% la consommation énergétique par point lumineux.
Ces chiffres soulignent l’importance de stratégies d’optimisation de l’éclairage public au niveau économique.

Un sentiment de sécurité, plus qu’une réalité

L’éclairage public joue un rôle émotionnel important : il rassure. Il donne un sentiment de contrôle de l’espace, facilite les déplacements et rend visibles les environs. Pourtant, de nombreuses études et retours d’expérience montrent qu’il n’existe pas de lien direct entre « éclairage nocturne » et « réduction des cambriolages ».

En Wallonie, les communes qui ont mis en place une extinction partielle ou totale de l’éclairage public la nuit n’ont pas constaté d’augmentation significative des faits de cambriolage. La Zone de police de Charleroi, par exemple, a communiqué des chiffres précis : si l’on compare les vols dans les habitations commis entre minuit et 5h du matin sur les mois de février 2022 et février 2023 (avant et après l’extinction de l’éclairage public), on passe de 6 à 7 cambriolages. On est donc loin d’une explosion du nombre d’infractions.

Le porte-parole de la zone de police de Charleroi nuance même l’effet de l’obscurité : « Les voleurs ont besoin de lumière. Ils vont se servir, la plupart du temps, de lumière naturelle. Il y aura par exemple une augmentation des cambriolages lors des nuits de pleine lune. S’ils sont dans le noir complet, ils ont besoin d’une lampe torche, et cela augmente leur risque de se faire repérer. Les policiers pour traquer les voleurs ont eux aussi besoin de lumière. »

Ces éléments montrent que si l’éclairage peut rassurer, il ne constitue pas nécessairement un rempart contre les actes malveillants. D’autres facteurs (présence humaine, sécurisation des habitations, vigilance du voisinage) jouent un rôle plus déterminant.

Un éclairage plus respectueux de la biodiversité

L’éclairage public, bien que bénéfique pour le confort des citoyens, a des répercussions notables sur la faune et la flore. La lumière artificielle nocturne perturbe les cycles naturels de nombreuses espèces, affectant leur comportement, leur reproduction et leur survie.

En réponse à ces enjeux, la Wallonie a mis en place le Plan Lumières 4.0, visant à moderniser l’éclairage public tout en minimisant son impact écologique. Ce plan prévoit plusieurs mesures concrètes :

  • Utilisation de températures de couleur adaptées : les luminaires LED installés émettent une lumière de 2800K, moins perturbante pour les espèces nocturnes telles que les chauves-souris et les insectes.
  • Réduction de la hauteur des mâts d’éclairage, limitant ainsi la dispersion lumineuse dans l’environnement.
  • Extinction ou diminution de l’éclairage dans les Zones Natura 2000, notamment pendant les périodes de reproduction de la faune, pour préserver les écosystèmes locaux.

Ces initiatives s’inscrivent dans une démarche globale visant à concilier les besoins humains en matière d’éclairage avec la préservation de la biodiversité. Des études ont démontré que la pollution lumineuse peut désorienter les insectes pollinisateurs, réduisant ainsi la pollinisation des plantes et affectant l’ensemble de la chaîne alimentaire. Grâce à l’installation du LED et l’instauration du dimming, le Plan Lumières, prévu pour une période de 20 ans, permettra aussi de réduire de 166.000 tonnes de CO² la consommation en énergie de la Wallonie soit l’équivalent de 100.000 vols Paris-New-York.

3 solutions, un seul choix possible

C’est maintenant que vous entrez en jeu ! Ci-dessous, vous trouverez le détail des trois scénarios proposés par Ores. Chacun présente des avantages et des inconvénients. À vous de choisir celui qui vous semble le plus adapté à notre commune.

Notez qu’une fois que le pourcentage d’éclairage public LED atteindra les 90% sur la commune, il deviendra plus coûteux de les allumer et les éteindre (comme dans le cas du scénario n°2) que de les laisser allumer 7 nuits/7 (scénario n°1). Le troisième scénario reste toutefois le moins énergivore.

et maintenant, à vous de voter !

Vous l’aurez compris, la question de l’éclairage public est un équilibre délicat entre confort, sécurité, économie et respect de l’environnement. Chacun des trois scénarios proposés aura ses partisans. Votre avis est donc essentiel. Parce qu’une politique publique est toujours plus juste lorsqu’elle est co-construite avec ses citoyens, le résultat du sondage sera soumis aux votes du Conseil communal pour orienter sa décision finale. Sa mise en œuvre est prévue pour l’hiver prochain.

Alors, éclairez-nous sur votre choix et votez via notre formulaire en ligne !